En 2019, les Universités d’Eté SB4SC se sont déroulées sous le signe des bouleversements urbains à venir (Urban Remix). Avec les nombreux intervenants, il a dont été question de technologies au service de la ville – 5G, BOS, IoT, IA… – mais aussi et surtout du futur d’une ville plus propre, plus durable, plus citoyenne. Bref, plus humaine. 

La question est revenue plusieurs fois au cours des échanges lors des Universités d’Eté SB4SC : doit-on continuer à parler de Smart City ? « Avec le terme « smart », on perçoit immédiatement de la technologie dans la ville. Or ce n’est pas forcément ce que les citoyens attendent, confie Marc Daumas, Vice-Président Smart City pour la SBA. Une ville informatisée et robotisée ne fait rêver personne. Le Smart doit se mettre au service d’un intérêt supérieur : le bien vivre dans la ville ! »

 

Trois grandes aspirations des citoyens : une ville de demain efficace, durable et agréable

Si la ville doit donc se transformer en écho aux grandes aspirations des citoyens vis-à-vis de leur territoire plutôt qu’en fonction des avancées technologiques, le numérique reste un outil précieux, pour aider la ville à devenir plus efficace, en matière de mobilité, de ressources financières, d’économies, de priorités de chantiers, par exemple. Il contribuera également à rendre la ville plus durable et plus sobre en carbone. Enfin, la technologie va conduire à créer une ville plus agréable à vivre pour ses habitants. « Le numérique est en effet un levier puissant pour réduire l’impact environnemental des villes, résume Marc Daumas. Je ne suis pas le seul à le croire : le réseau mondial des grandes villes Cities Climate Leadership Group C40 cherche à développer des solutions exploitant le digital pour agir contre le dérèglement climatique. »

 

La 5G en première ligne des technologies de la ville de demain

Quand on évoque les technologies de cette ville 4.0, difficile de passer à côté du déploiement à venir de la 5è génération de communications mobiles. « Lorsque la 5G arrivera dans les villes avec sa large bande passante, s’enthousiasme Limor Shafman, Senior Director Smart Buildings Program, au Telecommunications Industry Association USA (TIA), le réseau s’adaptera en temps réel aux besoins des usagers, les échanges de données s’effectueront instantanément et les communications deviendront ultra fluides. Imaginez toutes les applications possibles, notamment dans la santé dans un contexte où la population vieillit. Avec le maintien à domicile des personnes âgées, la multiplication des consultations médicales à distance deviendra plus simple. Aujourd’hui, pour résoudre les derniers problèmes techniques de la 5G, des programmes sont en cours aux États-Unis, souvent dans des petites villes comme San Leandro. »

 

Revoir le mode de gouvernance de la ville de demain

Afin que les citoyens appréhendent mieux ces technologies numériques dans leur quotidien urbain, la gouvernance de la ville doit évoluer et se partager. Pour Alain Maron, ministre chargé de la transition climatique, de l’environnement, de l’énergie et de la démocratie participative du gouvernement de la région Bruxelles-Capitale, « les défis dans les villes sont tellement importants, que les solutions ne doivent pas venir uniquement des politiques. Nous allons ouvrir des États généraux pour impliquer toutes les parties prenantes, élus, industriels et citoyens. » Le bourgmestre de la ville de Louvain, Mohamed Ridouani, surenchérit : « Notre projet Louvain 2030 est bâti sur la base d’une gouvernance partagée entre la ville, des industriels et des institutions semi-publiques (transport, énergie…) autour d’une vision commune. Cela fonctionne bien. Nos actions ont déjà permis d’améliorer la qualité de l’air. » Le Professeur Greg Clark, Senior Advisor Future Cities & New Industries chez HSBC Bank, imagine quant à lui une refonte complète de l’organisation urbaine, avec un nouveau contrat social, qui favorise l’économie de partage et les expériences citoyennes dans la ville 4.0.

 

La nécessité de changer (aussi) les modes de construction

Dans la ville de demain, on ne pourra plus construire comme avant, de manière encore très artisanale. Beaucoup se sont accordés à dire, lors de ces Universités d’Eté SB4SC 2019, que la construction hors site représente le futur du bâtiment. « La construction est le seul secteur industriel qui n’a pas encore fait sa révolution, explique Sébastien Matty, Président du groupe GA Smart Building. Une révolution qui a conduit certains secteurs comme l’automobile à multiplier sa productivité par 300 et qui permettra de répondre aux enjeux actuels du bâtiment, comme la réduction des déchets et la qualité des bâtis ! » En usine, les conditions de fabrication, protégée des intempéries, sont favorables. De surcroît, l’utilisation de la modélisation 3D et la répétitivité des gestes industriels entraînent une meilleure maîtrise des produits et des délais.

Par ailleurs, avec la volonté d’orienter les villes vers plus de sobriété carbone, la construction hors site a une carte maîtresse à jouer dans la Smart City. « Le transport des éléments et des modules préfabriqués nécessite cinq fois moins de camions que la livraison de matériaux sur les chantiers, poursuit Sébastien Matty. Moins de camions, c’est à la fois moins de nuisance environnementale et moins d’impact sur les villes. Dans un contexte de densification urbaine, on ne peut plus permettre à la construction d’être intrusive ! »

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