En un an seulement, le nombre d’installations d’autoconsommation solaire, résidentielles et entreprises confondues, a bondi de 77 %, et la puissance installée de 88 % ! Cette année, ce sont 326 000 installations qui ont été réalisées en France, contre 184 000 en 2022. Les chiffres montrent en plus que cette croissance est tirée dans sa majeure partie par le marché résidentiel. La SBA, IGNES et le Pôle Habitat de la FFB ont consacré une matinale sur le sujet de l’autoconsommation photovoltaïque individuelle qui est en plein essor. L’événement animé par Vincent Huin, Délégué général adjoint d’IGNES, et Pierre-Nicolas Cléré, Vice-président délégué Smart Home de la SBA, a accueilli les témoignages de Julien Serri, Délégué national aux affaires techniques du Pôle Habitat de la FFB, Julien Neuschwander, Directeur innovation, digital & services chez REXEL, et Emmanuel Bur, Prosumer & HEMS marketing manager chez Schneider Electric.

 

Avant tout, qu’est-ce que l’autoconsommation individuelle ? C’est « le fait pour un producteur, dit autoproducteur, de consommer lui-même et sur un même site tout ou partie de l’électricité produite par son installation, » a défini le gouvernement dans la loi du 24 février 2017. Et aujourd’hui, l’autoconsommation a le vent en poupe, portée par le boom des prix de l’énergie, les tensions sur le réseau d’électricité et la réglementation. « Pour les particuliers, c’est l’opportunité d’accéder à une énergie renouvelable et locale, à faible empreinte carbone, insiste Vincent Huin. C’est aussi la possibilité de maîtriser l’origine d’une partie de sa consommation d’électricité, mais également de réduire et sécuriser sa facture d’énergie. » Oui mais… la plupart des foyers (89 %) n’exploitent pas leur production pour leur propre usage mais pour la renvoyer vers le réseau d’électricité. La marge de progression de l’autoconsommation est donc encore énorme, d’autant que l’ADEME estime que, si on utilisait toutes les toitures résidentielles en France, on disposerait d’un gisement d’électricité de 240 GW !

 

L’autoconsommation, une solution rentable et durable

Si le coût de l’installation de panneaux photovoltaïques, perçu comme élevé, fait encore réfléchir certains particuliers, le coût global d’une installation aurait déjà été divisé par 10 en 10 ans grâce notamment aux progrès technologiques et à une pose simplifiée. Et il y a tellement de gains à obtenir, d’abord en matière de réduction de la facture énergétique et de dépendance aux énergies fossiles, mais ce n’est pas tout. « Les réglementations tirent aussi le marché de l’autoconsommation, affirme Julien Serri. Dans le cadre de la RT2012, par exemple, les maisons individuelles doivent utiliser un minimum d’énergie renouvelable, mesuré à l’aide du coefficient AEPENR. Quant à la RE2020, la production d’électricité photovoltaïque autoconsommée (pas envoyé sur le réseau) est comprise dans son moteur de calcul. »

Afin d’entrer dans le concret, le Pôle Habitat de la FFB a comparé deux cahiers des charges pour la construction d’une maison individuelle représentative du marché, le premier étant conforme à l’indicateur Bbio (qui exprime la qualité énergétique de l’enveloppe du bâtiment), le second cherchant à gagner plus de points Bbio et étant doté d’une production photovoltaïque. Lors du webinaire, Julien Serri a commenté les résultats, notamment les gains obtenus selon les descriptifs. « Dans nos simulations, l’installation de panneaux solaires a permis de gagner 11 à 16 % de performance au niveau du coefficient AEPENR. Plus globalement, nous avons constaté que les indicateurs réglementaires, avec en plus l’impact carbone de la maison (indicateur IC), permettent de faire les bons choix des caractéristiques techniques de la maison. » La Matinale se poursuit avec l’analyse du marché du résidentiel collectif, un peu moins mature vis-à-vis de l’autoconsommation.

 

Visionner le replay vidéo de la matinale autoconsommation individuelle

 

L’accompagnement des installateurs et des utilisateurs

Face à cette accélération du marché de l’autoconsommation et à l’opportunité qu’il représente, les installateurs et les utilisateurs sont en forte demande d’informations. Différents outils existent, notamment un configurateur en ligne sur le site rexel.fr, présenté par Julien Neuschwander. « Ce configurateur sert à trouver à coup sûr la solution la mieux adaptée à son projet et à ne rien oublier, décrit-il.  En indiquant l’adresse, le type de toiture, les équipements dans le logement…, il va permettre de faire des simulations de kits de matériel nécessaires pour réaliser l’installation, soit en mode revente intégrale de la production photovoltaïque au réseau d’électricité, soit en autoconsommation complète, soit en autoconsommation avec revente du surplus. » Une gamme de services complète les apports du configurateur sur le choix de matériel. « La première barrière à laquelle sont confrontés les particuliers qui souhaitent passer à l’autoconsommation solaire, c’est une pénurie d’installateurs qualifiés. C’est pourquoi nous proposons aux professionnels des services de formation et d’accès à des experts, qui rencontrent un immense succès, preuve de leur intérêt grandissant pour accompagner leurs clients sur le photovoltaïque. » À cela s’ajoutent des services d’assurances, pour couvrir la responsabilité des installateurs sur projet photovoltaïque outre la décennale, de chiffrage, avec un bureau d’études dédié, et de solutions de financement et de subventions.

 

L’enjeu du smart pour piloter l’autoconsommation

La progression de l’autoconsommation solaire va de paire avec l’électrification massive des usages. Le nombre de véhicules électriques va être multiplié par 5 d’ici 2030 et celui de pompes à chaleur par 4. « L’un ne va pas sans l’autre et nécessite la mise en place d’une gestion de l’énergie dans la maison, confie Emmanuel Bur. Cette gestion permet à la fois de rendre visible les consommations et les éventuels gaspillages, de décaler les usages quand l’énergie est moins chère, d’optimiser le confort des usagers, de répondre aux besoins de flexibilité des opérateurs du réseau ou encore de privilégier l’utilisation d’énergie décarbonée. » Lors de la matinale, Emmanuel Bur a illustré ses propos à l’aide d’un exemple de gestion intelligente sur l’évolution d’une facture d’électricité. « Chasser les consommations inutiles permet de gagner 10 % sur la facture, tirer le meilleur parti de son abonnement tarifaire 5 à 10 %, piloter son installation solaire près de 50 %, voire 60 % avec un système de stockage…, » liste-t-il.

Il a indiqué en plus des bonnes pratiques pour améliorer encore son taux d’autoconsommation solaire. L’occupant peut le faire manuellement, mais ce n’est souvent pas pérenne. L’installation d’un système de gestion d’énergie (HEMS Home Energy Management System) est plus sûre, pour piloter de manière automatique et dynamique la synchronisation entre la consommation et la production solaire. Il va permettre de contrôler les charges les plus consommatrices et les plus flexibles, comme le chauffe-eau, le véhicule électrique ou la piscine. « L’utilisateur prêt à sacrifier un peu de son confort thermique pourra en plus maximiser ses gains sur sa facture. Nous avons ainsi constaté un niveau d’autoconsommation de 82 % dans une maison que nous avons équipé d’un système de gestion intelligent. Enfin, une batterie de stockage permettra de trouver le complément de performance en matière d’autoconsommation pour arriver à 100 %. »

 

Pierre-Nicolas Cléré a ensuite conclut la matinale en résumant les enseignements des différentes contributions, dont vous avez lu certains extraits ci-dessus. « Le “S” de SBA signifie “Smart” et l’on constate, à l’issue de ces témoignages, que l’autoconsommation ne donne tout son potentiel que si elle est associée au smart, au numérique, résume-t-il. Il est indispensable que les usages se déclenchent quand les panneaux photovoltaïques sont à plein rendement, plutôt que manuellement ou en fonction d’horaires prédéfinis seulement. Aujourd’hui il existe encore peu de solutions de gestion de l’énergie. La place sur ce marché est à prendre et la SBA, IGNES et la FFB seront au rendez-vous pour aider la filière sur le grand défi du photovoltaïque et de l’autoconsommation. »

 

Pour aller plus loin…

Pour découvrir en détail les informations, chiffres clés, simulations… partagées par nos intervenants, téléchargez le support de présentation de la matinale « Crise énergétique : l’autoconsommation individuelle à la rescousse du logement ! »
📖 Présentation ” Crise énergétique : l’autoconsommation individuelle à la rescousse du logement “

 

Le cycle des Matinales organisées par la SBA en partenariat avec IGNES se poursuit en 2024 !
💬  30 janvier 2024 : Matinale spéciale débrief CES 2024
💬  14 mai 2024 : Les bénéfices d’un logement connecté pour le maintien à domicile
💬  8 octobre 2024 : Sobriété énergétique : bilan et perspectives

 

 

 

 

 

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