Les Trophées 2019 de la transformation digitale de l’immobilier remis en fin d’année 2019 ont permis de réaliser une étude sur la transition digitale dans ce secteur. Et l’on constate qu’aujourd’hui encore tous les acteurs ne sont pas prêts. Décryptage.

La SBA s’est associée avec le magazine Business Immo et le Groupe ESPI pour organiser en 2019 les premiers Trophées de la transformation digitale de l’immobilier, avec les soutiens de Syntec Ingénierie, le CNOA, l’IFEI, l’UNAM, Finance Innovation, la FPI, la RICS, UNIS, l’USH et l’Aproma. Au-delà du concours qui a distingué huit initiatives de la filière (KelQuartier par Kel Foncier, HoloBIM par Colas Rail, la plateforme d’e-learning par Laforêt, 3F AL Intent Immobilière 3F, Easy Village par Altarea Cogedim, Cycle Up, Vivrou.com par CA Saint-Quentin-en-Yvelines & E-Attract, Deepki Ready par Icade Foncière). Ce nouveau rendez-vous a l’ambition de dresser le tout premier état des lieux de la transformation digitale sur l’ensemble de la filière et de cartographier les mutations des pratiques métiers dues à la transformation digitale.

Un niveau d’avancement faible du digital

L’étude a été conduite auprès des 262 entités représentatives de l’immobilier, qui ont candidaté aux Trophées. « En analysant les résultats statistiques issus de cette enquête, observe Emmanuel François, Président de la SBA, on se rend compte que le niveau d’avancement du numérique est plutôt faible dans les domaines où justement il serait le plus efficace, dans la construction et la gestion immobilière, avec seulement 20 % et 35 % d’avancement, contre près de 60 % dans l’ingénierie technique par exemple. Ces retards sont regrettables. Ils risquent de pénaliser la compétitivité de l’immobilier en France. »

Un manque de maturité face à la digitalisation

À y regarder de plus près, cette situation pourrait s’expliquer par le fait que la prise en compte de la digitalisation dans le bâtiment n’est pas assez équilibrée entre les services. La démarche de digitalisation dans l’immobilier fonctionne encore trop en silos. La Direction générale est souvent seule à s’impliquer dans la digitalisation du bâtiment (pour 25 % des répondants), avec la Direction de l’innovation (dans 18 % des cas). En revanche, l’approche numérique dans l’entreprise est trop peu partagée par les Directions RSE/Développement Durable et RH (2 % et 5 % respectivement). « Elles ne sont pas prêtes face aux enjeux du digital, regrette Emmanuel François. Pas ou peu de formation des collaborateurs et peu d’accompagnement au changement sont prévus. »

Les freins liés aux coûts techniques et humains

Les freins à la transformation digitale sont majoritairement au nombre de trois : les coûts d’investissement technique (17 %), le coût humain en matière de formation et d’accompagnement (15 %) et la peur du changement (14 %). « Il est dommage de constater que dans l’immobilier, les entreprises ne prennent pas en compte les économies générées par le digital (productivité, surface réallouée, QVT, maintenance…), note Emmanuel François. Il est pourtant indispensable de prendre des mesures en matière de structuration des données dès l’amont du projet immobilier. Cela n’est pas le cas aujourd’hui, sachant que seules 24 % des entreprises de la filière exploitent le BIM. C’est trop peu. »

Business Immo, le Groupe ESPI et la SBA envisagent de réaliser à nouveau cette étude dans le cadre des Trophées 2020, afin de mesurer la progression de la transformation digitale dans l’immobilier. « Il serait également très instructif d’effectuer un benchmark des situations ailleurs en Europe, notamment en Grande-Bretagne et au Luxembourg, conclut Emmanuel François. Nous pouvons y trouver d’intéressantes sources d’inspiration. »

 

Les freins à la transformation digitale

Les process à améliorer grâce au BIM

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