Les territoires ont accès à une quantité importante de données qui peuvent améliorer la performance énergétique de leurs bâtiments. Plusieurs collectivités ont déjà mis en place des projets qui exploitent les données à l’échelle d’un quartier. Ces initiatives ont été présentées lors d’une table-ronde organisée par la SBA à l’occasion du salon Innopolis Expo 2023, en présence de la Banque des territoires, Toulouse Métropole et Urban Practices.

 

L’utilisation des données des bâtiments est une opportunité pour les collectivités. Elles disposent de multiples informations qui peuvent leur permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de répondre aux objectifs de décarbonation des accords de Paris et de se conformer au décret BACS. C’était le sujet de la table ronde qui a eu lieu en septembre dernier au salon Innopolis Expo 2023. Si l’exploitation de données issues du suivi des compteurs de fluides, des taux d’occupation des bâtiments, de la météo ou encore des factures de fournisseurs est loin d’être généralisée dans les collectivités, certaines en saisissent l’intérêt et commencent à s’y mettre. « La ville Saint-Sulpice-la-Forêt a mis en place une gestion connectée des bâtiments publics et réalisé 30 % d’économie sur sa facture », citait à titre d’exemple Jeanne Carrez Debock, responsable innovation et données territoriales à la Banque des Territoires, lors de cette conférence. Autre exemple, la ville de Noisy-Le-Grand s’est également lancée pour élaborer des profils de consommation par typologie de bâtiment, piloter sa consommation en temps réel et faire des simulations de plan d’investissement de rénovation énergétique grâce à l’intelligence artificielle.

 

Deux projets emblématiques :  ASCEND et TIMÉO

Au cours de cette table-ronde, deux projets de gestion de données bâtimentaires à l’échelle d’un quartier entier ont été présentés. 

  • ASCEND, projet européen, est porté par  la société publique locale (SPL) Lyon Confluence. Elle déploie une plateforme de gestion des données énergétiques à l’échelle du quartier Confluence à Lyon qui doit devenir un quartier à énergie positive à l’horizon 2030. Le projet ASCEND, sous maîtrise d’ouvrage Urban Practices, dote l’aménageur et la collectivité d’un outil de suivi de la performance énergétique des bâtiments et des communautés d’autoconsommation collective.

  • TIMÉO, lauréat de l’appel à projet du PIA4 est piloté par Toulouse Métropole au sein d’un consortium de sociétés publiques locales et d’entreprises. TIMÉO repose sur un socle de  plateforme de données BIM/CIM, déployée à l’occasion de l’aménagement du quartier de la gare de Mautauban à Toulouse. Le projet « TIMÉO » doit permettre de compiler des données de différentes applications métiers et de créer des indicateurs de suivi de performance ou de pilotage de politiques publiques. La plateforme croise des données publiques et privées pour imaginer des services innovants.

 

Rendre intelligible des données hétérogènes

À la lumière de leur expérience, les porteurs de ces projets ont livré les difficultés inhérentes à la gestion des données bâtimentaires et les facteurs clés de réussite. Sur le chemin de la « chasse aux données », les embûches sont nombreuses : multitude des acteurs d’un territoire, différence d’âge des bâtiments, applications métiers qui n’échangent pas entre elles… Agréger et rendre intelligibles des données hétérogènes provenant de multiples sources, sans « trou dans la raquette », n’est pas simple.

 

Facteur de réussite : l’implication des équipes

Pour obtenir des données intéressantes, il faut d’abord associer différents opérateurs de la ville (eau, réseaux de chaleur urbains, énergie…) et prévoir un cadre contractuel d’exploitation de leurs données. Il est conseillé de rendre les données anonymes, pour éviter d’avoir à demander le consentement d’un large public. « Appuyez-vous, également, sur des données ouvertes, comme celles du CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment) », conseille Alain Kergoat, d’Urban Practices,. « Pour définir des cas d’usage au plus près des besoins, l’implication de tous les acteurs des directions concernées est aussi nécessaire », complète Émilie Tourret, BIM Manager pour Toulouse Métropole. Le soutien de la direction générale est absolument indispensable. Le projet doit être pensé pour vivre dans la durée, avec un chef de projet dédié et dimensionné pour les équipes en place, sans nécessiter de recrutements d’experts. « Enfin, la communication du projet, à la fois en interne, au sein de la collectivité, et en externe auprès des citoyens est très importante », ajoute Émilie Tourret.

 

Les aides pour les collectivités

Enfin, sachez que pour vous lancer dans un projet d’exploitation des données bâtimentaires, il existe des aides et des financements pour les collectivités. Urban Practices a ainsi bénéficié d’un financement de l’Union européenne, dans le cadre du consortium d’innovation européen « Horizon Europe ». 

« La Banque des Territoires propose également un dispositif d’accompagnement des petites collectivités en matière de gestion de données », souligne Jeanne Carrez Debock. Elle fournit notamment un guide sur les jumeaux numériques et met à disposition des jours de conseils gratuits pour réaliser une première cartographie des données. Elle co-finance même des études pour le choix d’une plateforme de données.

 

Pour aller plus loin

Revivez en images la conférence “Comment les collectivités peuvent utiliser les données bâtimentaires pour répondre à l’urgence écologique” animée par Isabelle Mathé, Vice-Présidente Smart City de la SBA.

 

 

 

 

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