Représentant environ 2,5 % de l’empreinte carbone française, le numérique doit – comme les autres secteurs économiques – veiller à réduire son impact environnemental. Cela concerne évidemment l’univers de l’Internet des Objets (IoT) dont les solutions œuvrent à rendre les bâtiments plus intelligents et plus performants. Comment ? Dirigeant associé du groupe Altyor, CEO de NodOn, et pionnier dans l’éco-conception d’objets connectés, Thomas Gauthier met en lumière la nécessité d’adopter une approche fondée sur l’analyse du cycle de vie.

 

« En matière d’impact environnemental de l’IoT, le moment est venu d’en finir avec les a priori et les idées préconçues. Il faut s’emparer de l’analyse du cycle de vie pour avoir un regard objectif sur l’impact des produits. ». À la question de savoir si les innovations technologiques en matière d’IoT peuvent et doivent se mettre au service de la sobriété énergétique et numérique, Thomas Gauthier ne s’embarrasse pas de grands détours. Il faut dire que le sujet lui tient à cœur : il accompagne les experts de l’IoT dans l’éco-conception et l’éco-fabrication industrielle d’objets connectés. Des solutions appliquées à l’éclairage, aux ouvrants, au chauffage, à la climatisation qui doivent justement permettre de rendre les bâtiments plus autonomes, plus confortables, mais aussi plus économes en énergie. Engagé dans sa transformation en société à mission depuis septembre 2022, Altyor a fait de la réduction de ses impacts (et de ceux de ses produits) une priorité stratégique suprême.

 

Des solutions responsables par nature

Ambitieuse et pragmatique, la démarche du groupe illustre bien les voies de transformation possibles pour engager la transition écologique du secteur de l’IoT. « Notre stratégie éco-responsable repose sur deux piliers : l’éco-conception de nos produits et la promotion d’une sobriété choisie. C’est une vision que nous défendons non seulement auprès de nos clients, mais aussi de l’ensemble des acteurs de la filière. L’an dernier, nous avons ainsi publié un guide de l’écoconception. Il recense les bonnes pratiques pour minimiser l’impact environnemental des produits sur l’ensemble des étapes de conception : électronique, plastique, packaging, processus, etc. » Suivant cette logique, Altyor réalise désormais une analyse de cycle de vie détaillée pour l’ensemble des produits qu’il conçoit et fabrique. Dès leur conception, ces équipements doivent également s’inscrire dans une logique de sobriété d’usage. Autrement dit : proposer un mode de fonctionnement économe en énergie. « Cela ne veut pas dire que tous nos produits sont forcément autonomes en énergie, prévient Thomas Gauthier. En revanche, ils doivent pouvoir afficher une contribution positive à la baisse des consommations. Par exemple, une solution de pilotage de chauffage doit permettre de réduire suffisamment largement la facture d’énergie de son utilisateur pour compenser son impact initial de fabrication et son alimentation lors de son fonctionnement ».

 

Éviter l’effet rebond de l’IoT

Les phases de mise en œuvre et d’exploitation sont également cruciales pour garantir un usage éco-responsable des dispositifs IoT. Fort de leur expérience et de leur engagement, les équipes d’Altyor incitent par exemple leurs clients et leurs partenaires à se méfier d’éventuels rebonds dans l’usage de leurs produits dans les bâtiments. Celui-ci apparaît quand les économies d’énergie réalisées ne sont pas proportionnelles aux améliorations d’efficacité individuelles. Pour l’éviter, il convient tout d’abord de déployer des infrastructures sobres en équipements. Cela consiste par exemple à placer le juste nombre de capteurs dans un site équipé afin d’éviter d’éventuels doublons énergivores. De même, l’entreprise loirétaine s’engage sur son interopérabilité avec les différentes normes existantes afin de limiter le recours à des passerelles. Elle veille également à un usage raisonné des données, en privilégiant une exploitation optimisée des informations recueillies. L’objectif ? Limiter le poids énergétique de leur traitement.

 

De la prise de conscience à l’action

Alignées sur les enjeux du changement climatique, ces bonnes pratiques engagées d’Altyor semblent aujourd’hui trouver une écoute attentive auprès des clients de Thomas Gauthier et ses équipes. « En quelques années, nous avons observé une prise de conscience croissante des enjeux énergétiques par nos clients. C’est un bon signal mais il faut désormais élargir cette mobilisation au-delà du seul champ de l’énergie. Nous vivons parfois un décalage entre les discours de certaines organisations sur l’importance de la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) et leurs réticences à payer plus cher pour des produits éco-conçus et sobres. » Pour le combler, l’entrepreneur mise sur la mobilisation des prochaines générations. Parmi les pistes de progression pour demain, il cite notamment la gamification comme levier de sensibilisation des occupants de bâtiment à leur consommation énergétique. Et avoue réfléchir à un projet d’installation de dispositifs économes en énergie dans les écoles pour former et mobiliser les plus jeunes sur ce sujet. L’IoT éco-responsable ? Un jeu d’enfant !

 

 

 

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