La France est engagée dans un vaste chantier de modernisation de ses infrastructures télécoms : la fermeture progressive du réseau cuivre au profit de la fibre optique. Ce projet d’envergure nationale, qui s’étendra jusqu’en 2030, touche l’ensemble des usagers : particuliers, entreprises, collectivités et opérateurs.

Lors d’un webinaire organisé par la SBA, en partenariat avec le Cercle CREDO et Orange, les experts ont présenté les enjeux, le calendrier et les bonnes pratiques pour accompagner cette transition.

Pourquoi fermer le réseau cuivre ?

Le réseau cuivre a longtemps assuré la téléphonie et l’accès à Internet via l’ADSL. Ce basculement vers la fibre se justifie par plusieurs facteurs.

Sur le plan technique, la production de composants nécessaires au réseau cuivre est progressivement arrêtée. Par ailleurs, pour maintenir le réseau jusqu’en 2030, certains nœuds de raccordement doivent être fermés afin de récupérer le matériel. Enfin, le nombre d’utilisateurs du cuivre diminue rapidement : on passe de 12,7 millions d’accès actifs fin 2023 à moins de 10 millions fin 2024, soit une baisse de plus de 20 % en seulement un an.

D’un point de vue énergétique et environnemental, la fibre présente un avantage considérable puisqu’elle consomme quatre fois moins d’électricité que le cuivre. Cette migration permet à Orange de s’inscrire dans une trajectoire vers le Net Zéro Carbone en 2040, avec une réduction estimée à 160 kilotonnes de CO₂.

Enfin, sur le plan économique, continuer à maintenir deux réseaux en parallèle n’est plus viable, d’autant plus que le cuivre dessert de moins en moins de foyers et coûte de plus en plus cher à entretenir.

Un calendrier clair jusqu’en 2030

La fermeture du réseau cuivre se fera par maille communale et sera organisée en sept lots successifs. Chaque territoire suivra deux étapes bien définies :

  • Fermeture commerciale : arrêt de la commercialisation de nouvelles offres sur cuivre.

  • Fermeture technique : coupure définitive des services cuivre dans la zone.

Pour garantir la bonne préparation des acteurs et des usagers, deux délais réglementaires sont fixés : 36 mois de préavis avant toute fermeture, et 12 mois minimum entre la fermeture commerciale et la fermeture technique.

Le programme est déjà lancé. L’année 2025 sera un tournant majeur, marquant le passage à l’échelle du plan national. L’objectif est d’atteindre une migration complète d’ici 2030. Tous les départements français sont concernés, sauf Mayotte et l’Aveyron, avec trois départements totalement inclus dans les premiers lots : Sarthe, Mayenne et Tarn-et-Garonne.

Une mobilisation collective nécessaire

La réussite de ce projet repose sur une forte coordination entre plusieurs acteurs.

L’opérateur du réseau cuivre, structure et coordonne le chantier industriel. Les opérateurs d’infrastructure fibre déploient le réseau dans les différentes zones et proposent aux opérateurs des offres adaptées. Ces derniers sont chargés de proposer des solutions de substitution et d’accompagner les clients dans leur migration.

Les collectivités locales – régions, départements, communes et EPCI – informent leurs administrés et participent activement au déploiement et au bon déroulement du programme sur leur territoire.

Les pouvoirs publics, à la fois au niveau central et déconcentré, créent les conditions de réussite et soutiennent le programme.

Enfin, l’Arcep, le régulateur des télécoms, encadre la fermeture du cuivre grâce à une réglementation spécifique.

Anticiper la migration : une étape clé

Tout utilisateur du cuivre est concerné par cette migration, sans exception. Cela comprend la téléphonie RTC, les services Internet ADSL, SDSL, RNIS, les liaisons louées mais aussi des usages spécifiques comme la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) ou les systèmes d’alarme.

Certaines inquiétudes subsistent chez les utilisateurs, notamment quant au maintien de la qualité de service ou au risque de coupures lors de la transition. Pour éviter ces difficultés, plusieurs recommandations :

La première étape consiste à vérifier la disponibilité des ressources fibre auprès de son opérateur commercial, afin de s’assurer que toutes les lignes cuivre pourront migrer sans problème.

Il est également essentiel de réaliser un inventaire complet de tous les usages encore sur cuivre, surtout pour les collectivités et entreprises multi-sites. Cet inventaire, organisé site par site, permettra d’identifier précisément les services à migrer et de définir la solution adaptée pour chacun.

Enfin, certains raccordements sont plus complexes et nécessitent une préparation spécifique. Une expérimentation d’aide d’État est en cours pour soutenir les particuliers et TPE dans les communes des premiers lots (1, 2 et 3). Cette aide, attribuée selon trois niveaux de difficulté, vise à faciliter la création ou la rénovation des infrastructures nécessaires à l’arrivée de la fibre dans les bâtiments.

Préparer le terrain pour la fibre

Le passage du cuivre à la fibre implique parfois des travaux préalables. Pour éviter tout blocage lors de la première intervention, il est recommandé de réaliser un pré-audit des infrastructures d’accueil de la fibre sur le domaine privatif.

Ce diagnostic permet d’identifier les travaux éventuels à effectuer avant l’arrivée de l’opérateur, qu’il s’agisse de câblage, de matériels intermédiaires ou de locaux techniques. Il peut également orienter vers des solutions alternatives en cas de difficultés techniques, comme la 4G, la 5G ou le satellite, notamment dans les cas de raccordement différé.

À noter également que d’autres transitions technologiques sont prévues dans les années à venir, notamment la fermeture progressive des réseaux 2G et 3G, qui concernent certains services de la GTB connectés via le réseau cellulaire.

Des ressources pour mieux comprendre

Pour accompagner les usagers, plusieurs guides et sites d’information sont disponibles.
Parmi eux, on retrouve :

Ces documents offrent des repères fiables pour préparer la migration et répondre aux questions les plus fréquentes.

Une transition à préparer dès aujourd’hui

La fermeture du réseau cuivre est une étape majeure dans l’évolution des infrastructures numériques françaises. Elle permettra d’offrir à terme un réseau plus performant, plus fiable et plus respectueux de l’environnement.

Pour que cette transition se passe dans les meilleures conditions, il est indispensable d’anticiper dès maintenant la migration vers la fibre ou une solution alternative, en s’appuyant sur l’accompagnement des opérateurs, des collectivités et des pouvoirs publics.

Le webinaire l’a rappelé : avec une bonne préparation, chacun peut aborder sereinement cette étape décisive de la modernisation des télécoms en France.

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