
Dans une tribune publiée par Le Moniteur, Michel Roqueplan, co-président de la Commission Intelligence Artificielle de la Smart Buildings Alliance et fondateur d’Homensia, met en lumière un enjeu essentiel de la transition énergétique : le rôle de l’usager et la manière dont l’IA peut le soutenir.
Le comportement des usagers, une “boîte noire”
Si nous savons qu’il est indispensable de favoriser la sobriété énergétique et d’adopter des comportements économes, la réalité est plus complexe. Les flux d’énergie sont de plus en plus techniques et les paramètres multiples, rendant difficile la modélisation et l’anticipation des comportements.
Les campagnes de communication visant à encourager les économies d’énergie — telles que “Je baisse, j’éteins, je décale” — peinent à produire des résultats durables. En fin de compte, l’usager reste le seul acteur réellement capable d’agir chez lui.
La contrainte financière n’est pas suffisante
Pour éviter les tensions sur le réseau électrique, de nouvelles mesures comme la tarification dynamique incitent les consommateurs à décaler leurs usages. Mais ces dispositifs transfèrent toute la responsabilité sur l’usager et imposent une organisation domestique chronophage et souvent incompatible avec le quotidien.
Programmer une lessive au bon moment ou choisir la meilleure source d’énergie en fonction des prix et des usages est une tâche complexe. La profusion de variables dépasse largement les capacités d’analyse humaine et peut décourager plutôt que motiver.
L’innovation technologique au service de l’humain
Face à ce défi, l’intelligence artificielle apparaît comme un allié précieux. Elle n’a pas vocation à remplacer l’usager, mais à l’éclairer, le soutenir et simplifier ses choix quotidiens.
Aujourd’hui, de plus en plus d’outils connectés permettent de suivre la consommation en temps réel. Demain, grâce à l’IA, ces solutions pourront apprendre des usages des occupants pour proposer — voire automatiser — des scénarios d’économie personnalisés : optimisation du chauffage selon la météo et la présence, report intelligent de la consommation lors des pics tarifaires, alertes sur les dérives inhabituelles.
Une alliance entre facteur humain et IA
L’innovation technologique, lorsqu’elle place l’usager au centre, permet de lever de nombreux freins : manque de temps, perception de complexité ou sentiment d’inefficacité. La combinaison du facteur humain et de l’IA, dans une logique de co-construction et de pédagogie, ouvre la voie à des économies d’énergie plus ambitieuses et durables.
🔗 Lire la tribune complète de Michel Roqueplan sur Le Moniteur :
Le facteur humain, angle mort des économies d’énergie