La SBA a récemment participé au défi lancé par la Fondation des Transitions « Stop à l’exclusion énergétique », dont l’objectif est d’aider un million de personnes par an à sortir de la précarité énergétique. Si aucune commission n’a encore été lancée à la SBA sur cette problématique, une réflexion a été amorcée, comme le rapporte Christian Rozier, Secrétaire général de la SBA.

Selon la Fondation des Transitions, organisatrice de la rencontre « Stop à l’exclusion énergétique », « plus de 5 millions de foyers ont en France des difficultés à payer leur facture d’énergie. Se chauffer, s’éclairer et se déplacer constituent pourtant des besoins essentiels. Parmi ces ménages, un certain nombre est en situation de totale pauvreté énergétique : locataires ou propriétaires, ils n’ont pas les moyens de faire face à leurs charges. » Face au nombre grandissant de personnes en grandes difficultés, la Fondation cherche donc des solutions nouvelles, persuadée qu’un changement d’échelle est nécessaire pour mieux lutter contre la précarité, en consultant des experts et des personnalités. La SBA compte parmi ces acteurs qui ont accepté de se mobiliser pour initier une démarche avec le collectif.

Sortir 1 million de personnes de la pauvreté énergétique ?

« L’objectif est de s’unir dans une dynamique pour concevoir des scénarios contre la précarité énergétique et renforcer les initiatives politiques, qui ne suffisent pas pour aider les plus pauvres à sortir de l’exclusion, confie Christian Rozier. Nous avons donc décidé d’échanger avec Gilles Berhault, Délégué général de la Fondation, pour trouver notre place et étudier de quelle manière les réflexions de la SBA peuvent contribuer à sortir un million de personnes de la précarité énergétique. »

La rénovation thermique n’est pas suffisante

Si les dispositifs lancés ces dernières années, comme les chèques énergie, l’isolation des combles ou le changement de chaudière à un euro, les ampoules LED gratuites, les conseils d’efficacité énergétique, etc. produisent des effets encourageants, ce n’est pas suffisant. « Nous proposons de renforcer la rénovation thermique des logements sociaux grâce aux technologies numériques, » explique Christian Rozier. Les travaux de la SBA pourraient ainsi porter sur l’ajout d’un tronc commun digital dans les bâtiments existants, qui constituent l’essentiel du patrimoine des bailleurs sociaux, pour faire communiquer entre eux les équipements et piloter efficacement la ventilation, le chauffage et les consommations d’énergie. De cette manière, il est possible de faire des économies, même lorsque les dépenses énergétiques sont faibles.

Pas plus de numérique que nécessaire

« Conscient que notre soutien au défi de la Fondation des Transitions devra s’effectuer dans un contexte difficile où les personnes ont très peu de moyens, nous allons nous limiter au strict nécessaire en matière de technologie, souligne Christian Rozier. Mais quel est précisément ce juste nécessaire ? La recherche d’une réponse pourrait constituer l’amorce de notre réflexion. » En ce sens, le référentiel R2S représente une approche efficiente et économe, qui permet de profiter d’une solution globale, plutôt qu’une somme d’initiatives indépendantes dont les bénéfices ne s’additionnent pas nécessaire et qui peut nécessiter au final un investissement supérieur.

Le digital lanceur d’alerte

Christian Rozier voit un autre atout de l’intégration du digital dans les logements sociaux : « Les personnes en situation de précarité sont fragiles, pas toujours reliées à leur entourage. De plus en plus souvent, ce sont des séniors isolés. Or les bailleurs sociaux ont généralement plusieurs immeubles, des centaines, voire des milliers, de locataires à gérer, qui seront encore plus nombreux avec la loi ELAN. Ils ne savent donc pas forcément ce qui se passe dans leurs logements. Un peu d’instrumentation dans les appartements permettra donc non seulement d’apporter plus de confort et de contribuer à la salubrité, mais en plus de lancer des alertes s’il n’y a plus de chauffage ou si la personne ne consomme plus d’eau par exemple. Grâce à ces alertes, les gestionnaires pourront éviter bien des drames de l’isolement. »

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