Pour tenir ses promesses en termes de réduction de l’empreinte carbone et de confort notamment, le bâtiment intelligent intègre de plus en plus de numérique, avec des applications qui doivent communiquer entre elles. Pour ce faire, les acteurs de l’immobilier s’accordent sur la nécessité d’ajouter au bâtiment un système d’exploitation – un BOS (de l’anglais Building Operating System). En revanche, ils sont un peu moins d’accord sur ce qui le caractérise. La SBA a donc rassemblé les acteurs du smart building au sein d’une commission pour que, tous ensemble, ils partagent une vision commune du BOS. Le travail est fait et aujourd’hui, un livre blanc Thema est en cours de rédaction, pour transmettre cette vision, que la SBA va bientôt diffuser auprès de la filière. En avant-première, Blaise Sola, pilote de cette commission BIS/BOS, livre quelques avancées du groupe de travail.

Qu’est-ce qui motive, aujourd’hui, la nécessité d’ajouter un système d’exploitation dans le bâtiment ?

Blaise Sola Ce qui est nouveau dans le secteur immobilier, c’est que l’on prend en compte le bâtiment sur tout son cycle de vie. Il convient donc de ne pas considérer chaque étape comme un silo, mais de créer un véritable continuum entre la construction et l’exploitation du bâtiment. Or c’est complexe, du fait de la multiplication des capteurs et donc des données, des interactions entre objets connectés et des analyses continues des informations pour s’adapter aux usages.

Les occupants ne perçoivent pas toujours cette complexité. Ils n’imaginent pas que, s’ils ont la possibilité de travailler à distance, de réserver une salle de travail ou de trouver une place libre de parking, ils le doivent au nombre croissant de services numériques dans le bâtiment. Ces services visent à améliorer la qualité de vie au travail, à optimiser la gestion des espaces ou à réduire la consommation d’énergie, par exemple. Cela, en produisant une infinité de données, via la GTB, l’infrastructure IT et les objets connectés (système de ventilation, contrôle d’accès…). Or les services sont rendus possibles grâce aux logiciels applicatifs du bâtiment, utilisés par l’ensemble des parties prenantes, du propriétaire au locataire, en passant par le mainteneur, les prestataires d’accueil, de sécurité, de restauration, d’assurance, et plus globalement les acteurs du territoire, qui ont chacun des exigences fortes en termes d’amélioration des services, de maîtrise des coûts, d’augmentation des performances, de réponse aux enjeux sanitaires et réglementaires. Par exemple, la directive européenne rend obligatoire dès 2025 la régulation des bâtiments de plus de 1000 m², comme l’affirme le décret BACS.

Face à cette complexité croissante, on comprend le besoin de mettre en œuvre un système d’information du bâtiment (BIS), qui lui-même intègre un système d’exploitation, le BOS, véritable chef d’orchestre du smart building.

Nous voici arrivé au BOS. Le livre blanc va-t-il détailler son fonctionnement ?

BS – Dans notre livre blanc, nous avons souhaité nous adresser à un très large public, afin de donner à chaque partie prenante, les clés pour comprendre l’intérêt de mettre en œuvre un BIS et un BOS dans leurs bâtiments. Nous expliquons ainsi que le BIS est conçu autour du BOS et qu’il s’articule en trois couches techniques. La première couche permet l’interfaçage des équipements et des systèmes automatisés de régulation et de pilotage. La seconde est dédiée à la gouvernance des données, c’est-à-dire l’acquisition, le stockage, l’homogénéisation, la contextualisation, la sécurisation… de ces données, grâce au BOS justement, qui relie ainsi les équipements de la première couche à la troisième. Celle-ci est la couche applicative, le système d’information, qui fournit les services adaptés aux usages des acteurs du bâtiment. Cette organisation horizontale est un atout majeur, car il permet au smart building d’évoluer simplement et à moindre coût, en changeant uniquement les applications de la couche supérieure, à la différence d’une organisation verticale en silos, qui exigerait de tout changer, du capteur à l’application, en passant par le réseau, pour ajouter un service. C’est ce qui fait toute la différence !

Plus précisément, les lecteurs trouveront dans le livre blanc la définition du BIS, telle que nous l’avons établie ensemble avec les 130 membres de notre commission. Le BIS est le système d’information dédié spécifiquement à un bâtiment. Il apporte une vision holistique des données du bâtiment sur lequel il est déployé, selon un référentiel commun que nous avons déterminé. Le BIS gère et sécurise le partage des données entre les systèmes et applicatifs qui le constituent et avec les services qui interagissent avec lui. Enfin, comme je l’ai déjà dit, il permet l’évolution numérique du bâtiment sur tout son cycle de vie. Nous avons réalisé le même exercice avec le BOS.

Le BOS ? Expliquez-nous.

BS – Le livre blanc ambitionne en effet de livrer une définition partagée du BOS, sur laquelle les acteurs de la construction se sont mis d’accord. Pour la SBA, le BOS est constitué d’un logiciel ou d’un ensemble de logiciels axés sur le bâtiment. Il met en œuvre les règles du contrat de gouvernance des données partagées, avec la mission centrale d’organiser, gérer et partager les données du BIS, de les transmettre aux applicatifs de manière sécurisée, et d’orchestrer les échanges de données entre les divers organes du BIS. Plus globalement, le BOS relie les différentes ressources matérielles et immatérielles du bâtiment et gère les droits et les accès des utilisateurs.

Mais au-delà de la présentation du cadre du BIS et du BOS, les lecteurs trouveront dans le livre blanc les raisons pour lesquelles le BIS saura répondre aux contextes réglementaire et climatique, l’écosystème des acteurs qui participent au projet digital du bâtiment (qui fait quoi, qui finance…), ou encore les solutions techniques mises en œuvre et leur devenir à court et plus long terme, ainsi que de nombreux retours d’expérience et exemples de réalisation pour mesurer les bénéfices réels du BIS et du BOS dans le smart building.

Nous vous invitons donc à patienter encore quelques semaines avant de pouvoir vous procurer gracieusement et consulter ce livre blanc sur le site internet de la SBA. En attendant, venez rejoindre du 8 au 10 décembre 2021 tous les membres de la SBA qui seront présents au Salon de l’Immobilier d’Entreprise (SIMI) au Palais des Congrès à Paris. Nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions sur le BIS, le BOS et le bâtiment de demain.

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