En phase de déploiement exponentiel, le BOS est le sujet phare du Smart Building en ce moment. Évidemment, le sujet a nourri les échanges dans le cadre des Universités d’Eté SB4SC où pas moins de quatre ateliers lui ont été consacrés. Mais finalement… qu’est-ce que le BOS exactement ? À quoi sert-il ? Et pourquoi va-t-il devenir incontournable dans les années à venir dans le Smart Building ? Éléments de réponses.

 

Le BOS, quèsaco ?

« Le BOS – ou Building Operating System – représente le trait d’union nécessaire entre un bâtiment réel et son jumeau virtuel, entre un bâtiment et ses données d’une part, et les services d’autre part, décrit Mathieu Rigaud, Responsable Programme TwinOps chez Vinci Facilities. L’objectif du BOS est en effet de mutualiser les flux d’informations entre les capteurs du terrain et les applications servicielles. »


Pour Éric Jouseau, Directeur des opérations chez Ubiant, « pour apporter des services, le Smart Building doit forcément contenir un BOS, mais aussi un réseau fédérateur IP multi usages, des équipements interopérables et découplables, des drivers pour les objets connectés, ou encore des interfaces d’applications (API), qui assurent l’échange entre logiciels. Tout cela, sans que l’un ait besoin de connaître le format de l’autre. »

Serge Le Men, Vice-Président de la SBA en charge du Smart Building et Président solution BOS chez ABB, fait quant à lui le parallèle avec les ordinateurs. « Le BOS est un système d’exploitation au même titre que Windows, IoS ou Android. Le BOS relie les équipements du Smart Building, quelle que soit leur marque, aux logiciels de services, de la même manière que Windows relie un clavier ou un écran HP, Lenovo, Asus ou Acer, au logiciel Word, Excel ou Photoshop. »

 

Pourquoi le BOS deviendrait-il la clé de voûte du Smart Building ?

Le numérique est une nouvelle source de valeur intrinsèque pour le bâtiment. Avant, la valeur était apportée par la localisation de l’immeuble proche des transports ou des centres d’affaires. Aujourd’hui, le prix du m2 des bâtiments augmente avec le nombre et la qualité des services digitaux fournis aux usagers. « Dans ce cadre, le BOS est “vital”, insiste Serge Le Men, parce qu’il permet aux fournisseurs de services de déployer des applications qui répondent aux besoins d’exploitation, de maintenance et d’usages, sans modifier l’infrastructure de gestion des données locales. Nous entrons aujourd’hui dans un marché de “pull” où ce sont les clients, propriétaires, exploitants et occupants, qui vont “tirer” le marché des services du bâtiment » poursuit-il.

Le BOS permet de modéliser chaque zone du bâtiment et d’organiser des données hétérogènes en un format unifié, aisément accessible par des applications tierces de différentes marques. Sur tout un étage, par exemple, il peut gérer les flux d’informations venant d’une centrale d’air Carrier, de volets roulants Diagral, d’un ascenseur Koné et d’une GTB Schneider Electric. « C’est la force du BOS dans le Smart Building, affirme Serge Le Men, qui lui assurera un succès grandissant dans un avenir proche. On a vu la force des systèmes d’exploitation pour développer les ordinateurs et les smartphones. Nous verrons le même phénomène dans le Smart Building. Évidemment, cette transformation exigera plus d’interopérabilité des systèmes. Mais nous sommes sur la bonne voie, non ? »

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