Gestion du réseau d’énergie ou d’eau, supervision de la signalisation, pilotage de l’éclairage public… Dans le smart building et la smart city, les solutions digitales se multiplient sans être compatibles et, surtout, sans nécessairement communiquer les unes avec les autres. Cette hétérogénéité des technologies entraîne une complexité croissante dans les bâtiments et les villes, avec laquelle les promoteurs et les collectivités ont du mal à se retrouver. Pour Jean-Pierre Poinsignon, en charge des sujets de stratégie numérique dédiée au smart building et à la smart city au sein du groupe onepoint, c’est à l’opérateur de services que revient la mission d’organiser l’intelligence du bâtiment et de la ville.

Le numérique avance très vite dans le bâtiment et les villes. Beaucoup plus vite qu’on l’imaginait. On est aujourd’hui dans la situation des années 2010, où on pensait que le véhicule électrique ne se déploierait pas avant 2030. Or, en 2021, l’essor de la mobilité électrique est en marche. Une marche qui n’est pas forcément ordonnée… Dans cette perspective, Jean-Pierre Poinsignon pense qu’il conviendrait d’utiliser le numérique pour améliorer l’expérience des usagers et des exploitants, pas seulement pour répondre aux usages.

Organiser des services pour vivre une expérience unique

« Faisons un parallèle avec une automobile Tesla. Les usages consistent à circuler, accélérer, tourner…, liste-t-il. Or, ce que recherchent les propriétaires de Tesla, c’est vivre une expérience unique ! »  Pour revenir au bâtiment, il ne suffit pas d’apporter isolément le chauffage, des ascenseurs, la réservation de salles… pour améliorer l’expérience des usagers, mais bien de relier tous ces services. Le numérique doit donc être organisé dans le bâtiment pour connecter le chauffage à la ventilation, au taux d’occupation, aux conditions météorologiques, à l’environnement… « Il faut mettre en place un véritable schéma directeur numérique et désigner un chef d’orchestre : l’opérateur de services. »

Un outil au service de l’opérateur

Le groupe onepoint a poussé la réflexion encore plus loin en imaginant avec son partenaire SpinalCom une plateforme qui facilite le travail de l’opérateur de services. « Nous intervenons très en amont pour concevoir le volet numérique du bâtiment ou de la ville, affirme Jean-Pierre Poinsignon. Un peu comme si on concevait un ordinateur. Il n’y aurait ensuite plus qu’à ajouter des applications à chaque fois que l’on veut un nouveau service. » Concrètement, il s’agit d’une plateforme qui exploite le jumeau numérique du bâtiment pour centraliser et orchestrer les données, sur la base d’algorithmes et d’intelligence artificielle. « Cette plateforme permet à la fois d’alerter en temps réel en cas de dysfonctionnement, de consolider les informations des usagers, comme les agendas ou le système de relation clients, en toute confidentialité, et d’être connecté sur le quartier, » décrit Jean-Pierre Poinsignon.

Une méthodologie pour permettre aux écosystèmes de travailler ensemble

Et ce n’est pas tout : l’outil vise à mixer technologie et humain, comme l’accomplirait un opérateur de services. « Outre la plateforme numérique, nous avons en effet développé une méthodologie pour mettre en relation les différents acteurs du projet, » souligne Jean-Pierre Poinsignon. Trois écosystèmes cohabitent : le donneur d’ordre, qui apporte sa vision sur l’expérience qu’il souhaite faire vivre aux usagers du bâtiment ou de la ville, le constructeur, qui bâtit et qui installe les systèmes, et le responsable IT, chargé de l’architecture informatique et des technologies qui vont soutenir l’intelligence de l’immeuble ou du quartier. « À différentes étapes du projet (conception, prototypage, validation des choix techniques…), nous organisons des temps de rencontre entre les acteurs des trois écosystèmes, afin de fixer ensemble des objectifs, engager les réalisations de chacun ou à plusieurs, et organiser des ateliers communs d’amélioration continue. »

De cette manière, l’intelligence est intégrée aux projets immobiliers et urbains de façon pertinente, fiable, efficace et pérenne, « à tel point que l’outil permet de répondre aux exigences de nombreux labels, comme LEED et HQE, pour une meilleure qualité environnementale, Well, pour le bien-être des usagers, et R2S, dédié à la connectivité, » conclut Jean-Pierre Poinsignon.

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