Il ne suffit pas de décider de construire un bâtiment intelligent pour apporter les services attendus à ses usagers, économiser l’énergie utilisée, ou encore optimiser sa maintenance. Il faut suivre une démarche adaptée, identifier les besoins réels, choisir des technologies pertinentes. Dans cette perspective, un nouvel acteur du bâtiment est susceptible d’accompagner de A à Z les projets de smart building et de le rendre facile à utiliser : le Digital Advisor, appelé aussi AMO smart (AMO = Assistance à Maîtrise d’Ouvrage). Son rôle, ses missions, ses avantages expliqués par Étienne Dossmann, Ingénieur de projets au sein du bureau d’études techniques TPF au Luxembourg et vice-président de la commission internationale “Digital Advisory” de la SBA.

 

Pour Étienne Dossmann, « le smart building n’est pas seulement intelligent. Il est malin. Assez malin pour préparer dès aujourd’hui le futur du bâtiment et pour optimiser ses ressources. » Il prend l’exemple de capteurs de présence dans une même pièce : un pour piloter l’éclairage, un autre pour gérer la qualité de l’air intérieur, un autre encore pour organiser le service de nettoyage. Il n’y a aucun intérêt d’avoir autant de capteurs de présence dans une même pièce. Et pourtant… cette situation n’est pas rare.

 

Accompagner le numérique dans le bâtiment

Pour rationaliser son usage du numérique dans le bâtiment, il convient pour le maître d’ouvrage de s’entourer des bonnes personnes pour l’aiguiller et le conseiller. « Cela, dès la programmation du projet et à chacune des étapes à suivre – conception, réalisation, exploitation, affirme Étienne Dossmann. L’AMO smart présente justement les compétences nécessaires à cet accompagnement, avec ses connaissances en informatique, sur l’état de l’art des solutions existantes sur le marché et sur les entreprises capables d’équiper le bâtiment. ». Sa mission démarre dès l’amont du projet, durant la programmation, où il pose les premiers jalons indispensables à l’identification des besoins du bâtiment pour imaginer les services aux futurs occupants. Il accompagne ensuite le bureau d’études dans la conception de l’infrastructure numérique. « J’aime à dire qu’il apporte le terreau fertile pour l’accueil des nouveaux services, souligne Étienne Dossmann, notamment en adoptant la démarche R2S qui encourage l’installation d’une architecture IP afin de collecter et partager les informations du bâtiment. ». Puis l’AMO smart assure un rôle de suivi sur le chantier pour que tout se déroule au mieux et prend en phase d’exploitation une place essentielle. Il compare le fonctionnement réel du bâtiment avec celui qui était attendu en conception, pour l’ajuster selon l’usage par les occupants.

 

Assistant à maîtrise d’ouvrage smart : un métier à structurer

Même si l’intérêt d’avoir un AMO smart à ses côtés pour le maître d’ouvrage est reconnu pour valoriser son bâtiment et optimiser son fonctionnement (en termes de flexibilité, d’économies, de sécurité ou de pérennité), la certification officielle liée à cette expertise n’existe pas encore. Aujourd’hui, le titre d’AMO SMART est autoproclamé, au regard de leur expertise et de leur expérience. « Voilà pourquoi la SBA a décidé de lancer une commission Digital Advisor (l’autre nom de l’AMO smart) en février 2023, note Étienne Dossmann. Notre ambition est de définir plus précisément son rôle, sa plus-value, ses missions… Mais aussi d’aider les maîtres d’ouvrage à choisir les bons AMO smart. » La commission a d’ores et déjà rédigé sa raison d’être. « Le Digital Advisor est capable de décrire et spécifier la dimension digitale d’un bâtiment sur toute sa durée de vie et tout corps d’état confondus. Il aide la maîtrise d’ouvrage à tirer le meilleur parti de la puissance du digital pour un bâtiment plus durable, résilient, efficace et humain. Étant compétent tant sur le neuf que sur la rénovation, il maîtrise le digital ainsi que les différents lots techniques du bâtiment. Enfin, il est capable de couvrir tout type d’actif, il permet aux bâtiments intelligents de s’intégrer au sein d’un territoire connecté. ».

 

Un livre blanc et une fiche de poste pour le futur du bâtiment

Au cours des derniers mois écoulés, la commission, qui réunit des AMO smart, des spécialistes en techniques du bâtiment, des bureaux d’études, des fournisseurs de solutions…, a avancé sur différents projets. « Nous avons amorcé des réflexions pour définir ce qu’est le lot smart et pour rédiger un livre blanc à paraître en début d’année 2024, résume Étienne Dossmann. Les personnes intéressées y trouveront notamment les enjeux et les champs d’action de l’AMO smart, ses missions au fil du cycle de vie du bâtiment. Nous y ajouterons une fiche de poste, pour établir un profil type et les compétences requises. L’AMO smart est voué à préparer le futur. Avec son rôle transversal, il aura un rôle clé sur la coordination des différents lots du bâtiment, le déploiement de nouvelles technologies comme le BOS (Building Operating System) ou le jumeau numérique. Selon chaque bâtiment, il saura définir des prérequis sur la maquette BIM, identifier les données statiques (surface, localisation du bâtiment…) et les données dynamiques en temps réel, pour faire les analyses adéquates et optimiser son fonctionnement, ses usages et ses ressources. ».

 

Pour aller plus loin

Pour mieux connaître les plus-values de l’AMO smart, nous vous invitons à (re)visionner la table ronde organisée par la SBA sur le thème  “AMO smart : un nouveau métier pour coder l’ADN du bâtiment intelligent“.

 

 

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