À l’occasion du salon de l’immobilier d’entreprise SIMI, douze associations professionnelles du smart building, dont la SBA, ont créé l’Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique (AICN) le 8 décembre dernier. Éclairage sur la genèse, l’ambition et l’organisation de cette alliance par Csongor Csukás, Président de l’Association des Property Managers (APROMA), qui en est à l’initiative.

« L’APROMA entend aider les Property Managers à améliorer leur efficacité opérationnelle pour mieux satisfaire leurs clients propriétaires et à gagner du temps sur les tâches les plus chronophages, comme la reddition des charges, le plan pluriannuel des travaux…, affirme Csongor Csukás. Cela est rendu possible en digitalisant nos process, à condition que tous les acteurs de la chaîne immobilière utilisent des outils numériques compatibles et interopérables. »

Vers la mise en place d’un référentiel d’interopérabilité

Pour entreprendre ce travail sur la standardisation des échanges informatiques, une concertation avec différentes parties prenantes (promoteurs, experts immobiliers, Facility Managers…) a été engagée. Tous ont noté cette même problématique de manque de fluidité entre les acteurs de l’immobilier. Ce constat n’est pas nouveau et pour y répondre, des référentiels de données avaient déjà été imaginés, sans pour autant faire l’objet d’une large adoption et d’une traçabilité dans leur utilisation, trop souvent limitée au silo d’un seul et même métier de la chaîne de valeur. Il fallait donc identifier un cadre et, surtout, une méthode qui conviendrait au besoin d’interopérabilité, tout en étant susceptible d’apporter des bénéfices tangibles à ceux qui l’adoptent, au service de réels cas d’usages.

« Si l’on veut un référentiel qui soit adopté par l’ensemble de la filière, celui-ci doit être envisagé sous le prisme des bénéfices apportés à chaque partie prenante, en s’affranchissant de la contrainte d’une conception uniquement technique et académique. Le référentiel, pour être pérenne, doit être considéré avant tout comme un produit, accompagné d’une véritable expérience d’adoption digitale. Pas comme un simple outil technologique. »

Csongor Csukás

Réunir Asset Managers, Facility Managers et Property Managers

Autre intérêt de la démarche de création de référentiel initiée par l’APROMA : l’idée est de privilégier la sémantique, plutôt que la technique. En clair, il convient de partager une définition commune des données du bâtiment, qui facilite et fluidifie les échanges entre les acteurs de l’immobilier. Pour ce faire, l’APROMA s’est engagée dans une approche très pragmatique, en s’intéressant à une série de cas pratiques de la chaîne de la gestion immobilière, comme le plan pluriannuel de travaux, le changement de main des immeubles, ou encore l’encadrement des charges… À partir de là, des ateliers ont été organisés en partenariat avec l’Association FIDJI, des Asset Managers et des Property Managers. Des PropTechs (Property Technologies), au service de la transformation digitale de l’immobilier, ont également été conviés, afin de rendre accessibles des solutions d’interopérabilités, sur la base de ce nouveau référentiel, aux acteurs qui préféraient accéder à ce service sous forme de SaaS (Software as a Service).

Une dimension inter-métiers

Pour que ce référentiel d’interopérabilité soit utilisé sur l’ensemble de la chaîne immobilière, au-delà de l’APROMA et de ses membres Property Managers, il était impératif d’associer d’autres acteurs d’influences. Ainsi, douze associations professionnelles de la chaîne de valeur immobilière – l’Association Professionnelle Immobilière FIDJI, l’Association Nationale des Directeurs de l’Environnement de Travail ARSEG, le Syndicat des Professionnels du Facility Management SYPEMI, la Fédération des Promoteurs Immobiliers de France FPI ou encore la Smart Buildings Alliance for Smart Cities SBA – ont rallié ce projet. « Cette dimension inter-métiers est indispensable pour que tous les maillons de l’immobilier convergent, souligne Csongor Csukás. C’est ainsi que l’idée de l’Alliance Immobilière pour la Convergence Numérique a germé ! »

Un partage d’études et de cas d’usages

À l’occasion du SIMI, onze associations se sont ainsi engagées aux côtés de l’APROMA, pour créer l’AICN. Les douze organisations vont collaborer « afin de répondre aux besoins identifiés des différents acteurs de l’immobilier en matière de transmission des informations devant permettre de déterminer la solution pour fluidifier, fiabiliser les échanges, valoriser les flux de transmission entre les acteurs de manière pérenne, de gagner en efficacité opérationnelle pour l’ensemble des acteurs de la chaîne immobilière, maîtriser la donnée et son traitement et enfin travailler et réfléchir dans un esprit inter-métiers, vecteur de création de valeur mesurable. » (voir le communiqué de presse).

Quatre engagements pour assurer la dynamique de l’AICN

Le début d’année 2022 marque l’engagement concret des différentes entités de l’AICN, qui ont rédigé ensemble une convention précisant les règles de fonctionnement de l’Alliance. Actée le 15 février, elle se décline en quatre points clés :

  1. L’AICN s’appuie sur des cas pratiques nécessairement inter-métiers. Chaque association signataire devra identifier au moins un cas d’usage pertinent, à partir duquel différents groupes de travail amorceront leurs réflexions.
  2. L’AICN ambitionne de mettre en place un référentiel ″As A Service″, qui doit être accessible, pérenne, susceptible d’évoluer et d’être mis à jour, facile à s’approprier par chacune des parties prenantes.
  3. L’AICN va recenser les référentiels qui existent déjà et les ajuster à chaque cas d’usage, pour travailler plus efficacement, et apporter la confiance nécessaire à leur appropriation par toute la chaine immobilière.
  4. L’AICN s’est enfin donné la mission de communiquer régulièrement sur ses avancées, d’informer et d’acculturer la filière, pour que tous les acteurs immobiliers s’investissent dans les projets numériques.

” Dans ce cadre, l’intervention de la SBA est très pertinente du fait de sa connaissance des référentiels et des technologies existantes. Mieux : la SBA fonde ses réflexions sur des cas d’usage, comme l’AICN. C’est d’ailleurs exactement l’esprit de R2S ! “

Csongor Csukás

Douze associations pour une alliance !

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